Réalisée avec une photographe, cette pièce n’est pas une chorégraphie photographiée, ni une chorégraphe qui pose pour une photographe. La danse existe sur les clichés. La chorégraphie, créée pour les prises de vues, ne sera jamais vue autrement, comme une danse absente mais complètement présente.

Cette création se présente sous la forme d’une installation. Chaque présentation de Trans est unique, dans le choix des clichés et leur nombre. La durée de regard du spectateur est définie comme étant un élément en soi. Elle sera déterminée en fonction de la configuration de chaque lieu où le solo sera présenté.

Tout est écrit et modulable à la fois. Tout ne sera pas montré. Cette donnée est intégrée dès le début dans la logique de l’écriture. Ce solo est en perpétuelles mouvance et évolution, entre la composition instantanée et une composition fixe où tout est écrit, entre la composition et la dé-composition.

La matière sonore est élaborée à partir de sons, de bruits enregistrés sur le lieu de prise de vue. Tout est écrit à partir de ce lieu, traité et élaboré ensuite avec l’ordinateur. C’est ma perception de ce lieu qui a influé sur la totalité de ce solo. Cette usine est mon réel partenaire.

Sorte de chemin à suivre, celui du matériau qui entre dans l’usine pour y être transformé. Chorégraphie sur la métamorphose, la transformation, la mutation, la Trans-mutation. Penser mon corps en mouvement, en perpétuelle transformation, en mutation, comme un matériau, comme de la matière transformable.

Laurence Marthouret